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Élections européennes 2024 : Une vague conservatrice et souverainiste déferle sur l'Europe

Environ 400 millions d'Européens ont eu l'occasion d'exprimer leurs préférences pour l'avenir de l'Europe sur les cinq prochaines années. Les électeurs des 27 pays membres ont choisi 720 représentants au Parlement européen, lesquels joueront un rôle déterminant dans la formation du prochain collège des commissaires et la désignation du président de la Commission européenne. Les électeurs ont opté pour un changement radical, favorisant des politiques plus nationales et moins orientées vers Bruxelles.

Une dynamique populaire en faveur d'une Europe des nations se confirme à travers les résultats de nombreux pays. Un tour d'Europe s'impose pour comprendre l'ampleur et les implications de ce basculement.

France: le coup de tonnerre attendu

La France a connu une soirée d'élections européennes sans précèdent avec la victoire attendue du Rassemblement National (RN), qui a remporté près de 32% des suffrages. En comparaison, le parti du président Macron, Renaissance, n'a recueilli que 15,2%, obligeant le président à programmer des élections législatives anticipées pour la fin du mois. Ce résultat reflète un rejet manifeste de l'agenda pro-européen de Macron, les électeurs français privilégiant nettement une orientation politique plus nationale.

Allemagne :L'AfD en forte progression malgré les turbulences

En Allemagne, le parti populiste de droite, Alternative pour l'Allemagne (AfD), s'impose comme la deuxième force politique avec 16,5% des voix, en nette progression par rapport aux 11% obtenus en 2019. La CDU/CSU demeure en tête avec 30%, mais la véritable surprise réside dans la performance de l'AfD, particulièrement auprès des jeunes électeurs et des ouvriers. Cependant, moins de 24 heures après les élections, le principal candidat de l'AfD, Maximilian Krah, a été évincé de la délégation du parti au Parlement européen en raison de scandales et d'accusations d'extrémisme. Cette exclusion illustre les tensions internes qui persistent au sein du parti malgré leur succès électoral.

Italie : Meloni solide, Lega en chute libre

En Italie, Giorgia Meloni et son parti Fratelli d'Italia maintiennent leur domination politique avec 26 à 30% des voix, tandis que la Lega de Matteo Salvini s'effondre à 8-10%, en forte baisse par rapport aux 34,3% obtenus en 2019. Cette tendance révèle une consolidation de la droite sous la direction de Meloni, malgré la dégringolade de ses partenaires de coalition.

Espagne : La droite progresse

Les électeurs espagnols ont également manifesté une préférence pour la droite, le Parti Populaire (PP) obtenant 34,5% des voix, tandis que le parti VOX progresse à 10,5%. En revanche, les socialistes (PSOE) ont chuté à 29%, marquant un basculement des allégeances politiques vers des positions plus conservatrices et anti-immigration. Un nouveau parti anti-establishment, Se Acabó La Fiesta (SALF), a fait une entrée remarquée avec 4,6% des voix, obtenant ainsi trois sièges au Parlement européen.

Hongrie : Orbán triomphe

En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán a remporté une victoire éclatante avec 43% des voix, confirmant la continuité de sa politique nationale et conservatrice. Le parti récemment formé, Tisza, dirigé par un ancien membre de Fidesz, a créé la surprise en obtenant 30% des voix, devenant ainsi la principale force d'opposition.

Autriche : FPÖ en tête

En Autriche, le Parti de la liberté (FPÖ) a remporté les élections avec 27% des voix, exprimant un fort désir de « moins de Bruxelles » et « plus d'Autriche ». Ce résultat démontre une nette préférence pour des politiques anti-immigration et anti-globalisation.

Belgique : le chaos en vue ?

En Belgique, la faible performance du parti libéral OpenVld a entraîné la démission du Premier ministre Alexander De Croo, ouvrant la voie à des mois de chaos politique. La montée des nationalistes flamands et de la gauche radicale va compliquer davantage la formation d'un gouvernement stable.

Pologne : La montée des nationalistes

En Pologne, le parti conservateur polonais Droit et Justice (PiS) voit une perte prévue de huit sièges, de 27 à 19 députés, mais il est a noté que le parti nationaliste Konfederacja a réalisé une percée significative, devenant la troisième force avec six sièges projetés. Bien que la coalition centriste de Donald Tusk soit en tête, la montée des nationalistes redéfinit le paysage politique polonais.

Roumanie: le parti AUR en deuxième position

Le parti nationaliste roumain AUR, de George Simion et Adrian Axinia, a réalisé une performance significative lors des élections européennes. Fondé juste après les dernières élections européennes, l'AUR est projeté à obtenir 14% des voix, se positionnant ainsi comme la deuxième force politique du pays.

La grande coalition centre-gauche (PSD) et centre-droit (PNL) domine toutefois les élections avec 54% des voix, selon les prévisions pour leur liste commune.

L'AUR, en obtenant plusieurs sièges au Parlement européen, cherche à renforcer le groupe des conservateurs nationaux ECR, démontrant ainsi son ambition d'influencer la politique européenne en faveur de valeurs conservatrices et souverainistes.

République tchèque : Retour de Babiš

L'ancien Premier ministre Andrej Babiš a remporté les élections en République tchèque avec son parti ANO, récoltant 26% des voix. Les récentes alliances de droite et de gauche ont également obtenu des sièges, mais le succès de Babiš pourrait provoquer des changements significatifs dans les alliances au Parlement européen.

Une Europe en mutation

Malgré cette poussée des partis de droite, la très fédéraliste Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré confiante que "aucune majorité ne peut se former sans le PPE" après que son groupe ait été confirmé comme le plus grand du Parlement européen. Cependant, sa réélection reste incertaine, car de nombreux États membres sont mécontents de sa gestion et pourraient choisir un autre candidat.

Les résultats des élections européennes de 2024 démontrent un rejet des politiques libérales et globalistes, avec une montée en puissance des partis conservateurs et souverainistes. Cette réorientation politique pourrait redéfinir l'avenir de l'Union européenne, en mettant l'accent sur des politiques nationales et en réduisant l'influence de Bruxelles. Les prochains mois seront cruciaux pour observer comment ces nouveaux équilibres politiques influenceront la direction du continent.

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